Photo : Sebastiao Salgado |
Nous
sommes entourés de légendes que certains s’échinent à
considérer comme de simples faits.
Ainsi,
ai-je entendu que des scientifiques sont en train de prouver qu’à
partir de cinquante ans les mâles d’une espèce de baleine à
bosse émettent des sons qu’ils n’émettent pas plus jeunes. En
cherchant bien, ces chercheurs se sont rendu compte que ces chants
particuliers liés à la maturité ont la propriété de modifier la
composition chimique du phytoplancton dont se nourrissent les
baleines allaitantes à proximité, améliorant par là-même la
qualité de leur lait ! Ou, quand la maturité des uns vient
renforcer les générations naissantes grâce à l’émission de
vibrations modifiant l’environnement… Précisions que l’espérance
de vie d’une baleine à bosse est d’environ cinquante ans, ce qui
revient à dire que les mâles émettent ces sons au crépuscule de
leur vie comme un ultime chant du cygne (ou plutôt de baleine !)
Je
suis dans la décennie au cours de laquelle les mâles de cette
espèce commencent à chanter ces chants et je vivrai bien plus
longtemps, mais cette idée me plaît. J’aime l’idée que
certaines choses que je développe dans ma vie puisse renforcer la
force de vie des êtres qui m’entourent. Cela pourrait sembler
prétentieux, mais ne pourrait-on pas considérer que ce pourrait
être un des effets de la maturité ? La nature de l’énergie
que nous émettons, la force et la beauté de nos intentions, notre
manière d’être présent au monde, sont comme des ondes de force
qui inéluctablement modifient notre environnement.
Sur
la voie du Tambour, il est souvent fait recours à des chants qui
guérissent. Les parents chantent des chants à leurs
enfants. Les pratiques spirituelles n’ayant pas recours au chant
sont très rares, et il n’existe pas de société humaine sans
chant. Alors chantons, tout seul, à plusieurs, à l’église, sous
la douche, dans son salon, en marchant, dans les champs… Chantons !
Et si je m’apprête à changer de vie, c’est bien pour développer
mon propre chant. C’est un vieux mâle à bosse qui te le dit...
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