dimanche 25 novembre 2018

Tisseurs de Mondes : premier pas dans le monde

Détail de la reine Isabelle de Bourbon - Diego Velasquez 1635

J’écris peu de textes sur les blogs en ce moment, pour cause d’écriture d’un roman. Et dieu sait si c’est du travail… Je profite de cette solitude imposée et de ce creux dans ma vie pour me lancer dans ce travail de longue haleine. Au début, je pensais écrire une pure fiction jusqu’à ce que bien entendu je me rende compte que c’était une forme d’autobiographie spirituelle déguisée de ces dernières années. J’en suis à une soixantaine de pages dactylographiées et le livre devrait, dans le projet actuel, en faire à peu près une centaine. Il est difficile de parler d’un projet en cours comme celui-ci, mais par amusement, j’ai tenté d’en écrire le pitch…

« Jean est conteur. Un jour, après un spectacle, il trouve dans sa loge un mystérieux morceau de broderie déposé par un inconnu. Intrigué, il va tenter d’en savoir plus et de trouver son origine. Cette recherche va le mener très loin de là et à un changement de vie radicale pour le meilleur et pour le plus difficile. Au contact d’une non moins mystérieuse « Grande Légende », il va entrer dans un autre monde et commencer au contact d’une mystérieuse confrérie qui n’en a que le nom ce qu’il convient d’appeler une initiation qui va changer et sa vision de la vie et sa pratique de conteur... »

Ce roman pourrait être un livre sur le conte et sa pratique, mais pas que…
Il pourrait être un livre sur une certaine néo-ruralité, mais pas que…
Un livre merveilleux et fantastique, mais pas que…
Un livre sur les techniques du fil ; broderie, tissage.. Mais pas que…
Un livre d’initiation spirituelle, mais pas que…
Un livre sur « la Voie du Tambour », mais pas que…
Un livre sur la fin de notre civilisation, mais pas que…
Un livre sur le travail en usine, mais pas que…
Un livre pour « mettre nos âmes à l’abri », mais pas que…

Au début, je voulais l’appeler « Tisseurs de mondes ». Et puis, à l’écoute de l’album posthume d’Alain Bashung, un autre titre est en train de s’imposer. Comme dans tout ce que j’ai fait jusqu’ici, l’histoire tisse vie quotidienne et merveilleux le plus onirique. Le héros se prénomme Jean comme dans « le Rêve de l’Arbre ». Un double de moi-même.

C’est le premier roman que j’écris et c’est très différent à faire que des histoires plus courtes. Un nombre infini de questions se posent au détour de chaque phrase, les possibilités de bifurcations narratives étant infinies, et c’est une rude tâche de tenir la barque sans s’éloigner de l’intention de départ. Évidemment, se pose la question de la littérature et de la qualité littéraire, moi qui suis si exigeant en tant que lecteur… J’ai résolu la question en me posant comme un simple « raconteur d’histoires ». Ce que je suis, je crois, profondément : un simple raconteur d’histoires.

L’écriture de ce livre s’impose à moi en une période où j’ai mis le conte à distance et ce n’est sans doute pas un hasard. Ce que j’aurais souhaité partager en tant que conteur de manière matériellement satisfaisante, ce qui n’a pas pu se faire, j’essaie de la partager dans ce livre. Parviendrai-je à le faire éditer ? L’idée est bien sûr dans un premier temps de chercher un éditeur « traditionnel ». En cas d’échec (dont je commence à avoir l’habitude…) je le publierai sur un site d’auto-édition.

Au vu de ce qu’est ma vie en ce moment, l’écriture de ce livre est une puissante bouée de sauvetage. En un contexte difficile, elle me permet de nourrir mon âme et de maintenir allumée une petite bougie dans la nuit. Mais écrit-on pour autre chose après tout ?