jeudi 1 juin 2017

Le chant des vieux mâles

Photo : Sebastiao Salgado

Nous sommes entourés de légendes que certains s’échinent à considérer comme de simples faits.

Ainsi, ai-je entendu que des scientifiques sont en train de prouver qu’à partir de cinquante ans les mâles d’une espèce de baleine à bosse émettent des sons qu’ils n’émettent pas plus jeunes. En cherchant bien, ces chercheurs se sont rendu compte que ces chants particuliers liés à la maturité ont la propriété de modifier la composition chimique du phytoplancton dont se nourrissent les baleines allaitantes à proximité, améliorant par là-même la qualité de leur lait ! Ou, quand la maturité des uns vient renforcer les générations naissantes grâce à l’émission de vibrations modifiant l’environnement… Précisions que l’espérance de vie d’une baleine à bosse est d’environ cinquante ans, ce qui revient à dire que les mâles émettent ces sons au crépuscule de leur vie comme un ultime chant du cygne (ou plutôt de baleine !)

Je suis dans la décennie au cours de laquelle les mâles de cette espèce commencent à chanter ces chants et je vivrai bien plus longtemps, mais cette idée me plaît. J’aime l’idée que certaines choses que je développe dans ma vie puisse renforcer la force de vie des êtres qui m’entourent. Cela pourrait sembler prétentieux, mais ne pourrait-on pas considérer que ce pourrait être un des effets de la maturité ? La nature de l’énergie que nous émettons, la force et la beauté de nos intentions, notre manière d’être présent au monde, sont comme des ondes de force qui inéluctablement modifient notre environnement.


Sur la voie du Tambour, il est souvent fait recours à des chants qui guérissent. Les parents chantent des chants à leurs enfants. Les pratiques spirituelles n’ayant pas recours au chant sont très rares, et il n’existe pas de société humaine sans chant. Alors chantons, tout seul, à plusieurs, à l’église, sous la douche, dans son salon, en marchant, dans les champs… Chantons ! Et si je m’apprête à changer de vie, c’est bien pour développer mon propre chant. C’est un vieux mâle à bosse qui te le dit...

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